♣ NOM • HERMANN ♣ PRÉNOM • NINA EVELYN ♣ AGE • 28 ANS, PLUS DE 2000 ANS POUR LE DEMON ♣ MÉTIER • ANCIENNE MAÎTRESSE D'ÉCOLE, TORTIONNAIRE A PRÉSENT ♣ STATUT SOCIAL • VEUVE DEPUIS PEU ♣ GROUPE • DÉMONS ♣ CRÉDIT AVATAR • LUX ♣ AVATAR • SCARLETT JOHANSSON
_« See Who I'am| Me in the details »_
HISTOIRE
CHAPITRE I ;; Devil in disguise
♣ DRESDE - AVRIL 2007.
Le rythme de la pluie qui clapotait sur le pavé ne semblait pas influer en quoique ce soit dans le rythme de vie des gens autour. Là où l’eau s’écrasait péniblement sur le sol, l’être humain, lui, se pressait, se réfugiant dans quelques retranchements de fortune. Ce matin il avait fait beau, aucune raison d’emmener son parapluie pour aller travailler… grossière erreur visiblement. C’est fou comme les humains pouvaient avoir peur de quelques gouttes de pluie des fois ! Certes, ça allait sans doute mettre un peu le brushing de madame en bordel, ou ça allait abîmer le costume de monsieur, mais pas de quoi en faire un plat, franchement ! C’était une partie des humains quelque peu agaçante, cette obsession de la propreté ou du moins, de bien paraître… vu ce qu’ils cachaient la plupart du temps, c’est vrai qu’ils en avaient, des défauts à masquer avec des apparences de gentille madame ou de gentil monsieur propres sur eux. Lentement mais sûrement, ses pas la menèrent là où elle voulait, la grand place était pratiquement désertée et seuls les prudents qui avaient amené leurs parapluies l’entouraient, elle, avec ses longs cheveux blonds qui tombaient en une cascade qui n’avait plus rien de gracieux a force d’être alourdie par l’eau de pluie. Scrutant l’édifice qui s’élevait devant elle de ses yeux d’un vert perçant, elle rompit l’espace qui la séparait de la haute Cathédrale de la Sainte-Trinité de la ville. La dernière fois qu’elle avait eu la chance, ou le privilège de voir ce bâtiment, il avait été réduit en un pathétique tas de gravas par le travail auquel elle s’était patiemment livrée.
♣ BERLIN - 30 JANVIER 1933.
Un peintre raté à l’allure de rat, quelques bonnes paroles servies dans un endoctrinement soigneusement calculé et pesé… et voilà le résultat ! Les pupilles brillantes sous les flammes des torches brûlantes, le démon n’a pu s’empêcher de vouloir se glisser au milieu de la marche des soldats. La porte de Brandebourg à quelques dizaines de mètres devant eux, ils avancent au rythme des tambours, des chants psalmodiés au milieu de la nuit noire. Certains s’arrêtent pour adresser un regard à l’annonce de ce funeste avenir qu’ils ne perçoivent pas encore mais qui promet à Phoenix de longues et plaisantes réjouissances. Cette simple pensée lui arracha un sourire, petit SA au milieu des autres, discret et fluet, voilà celui que le démon avait choisi pour observer sans même être vu. Insignifiant, cet humain l’était sans aucun doute possible, simple petit pion dans une marche qui le dépassait totalement, et qui dépasserait totalement la race humaine bien qu’elle en restera pour des années encore, persuadée d’en être le seul et unique chef d’orchestre. La naïveté des humains était vraiment désolante des fois… d’autres fois, quand Phoenix était de bonne humeur, ça l’amusait plus qu’autre chose, lui arrachant quelques sourires, tordant ses boyaux dans une légère satisfaction qu’il avait alors du mal à cacher. Installé, tapi au milieu des autres qui ressemblaient tous au pauvre hôte qu’il avait choisi, le démon ne voulait pas perdre la moindre miette de ce qu’il avait érigé de toute pièce, de ce qui allait être parfaitement mis en scène pour qu’il puisse lentement amener d’autres plaies : peut-être une vague d’un quelconque nouveau virus, ou une catastrophe autre… il y avait tellement de choses qui pouvaient atteindre les humains que la créature de l’Enfer avait largement le choix pour s’amuser encore quelques temps…
♣ DRESDE - AVRIL 2007.
Arrivée au centre de la nef, elle s’accroupit, laissant ses genoux atterrir contre le sol froid. De toute manière, elle était déjà trempée par la pluie, alors autant ne pas trop se préoccuper de cet infime détail et de se concentrer sur le reste. Joignant ses mains en signe de prière, elle ferma les yeux et commença à déblatérer la longue – trop longue - prière qui résonnait encore et toujours dans sa tête, comme emprisonnée entre les épais murs de pierre de cette cathédrale et destinée à hanter la moindre personne qui s’aventurait en ces lieux saints. Piètres humains qui se croyaient en sécurité dans la maison de Dieu, pathétique idée qu’est celle que les lieux sacrés sont inaccessibles aux créatures souillées par l’Enfer… elle en était pourtant la preuve accablante d’un contraire glaçant, là, maintenant. Dix « je vous salue Marie », une prière à cette petite courge qui s’est retrouvée en cloque par l’opération du soit disant Saint Esprit… que c’est beau tout plein. Elle la connaissait par cœur, pour l’avoir répété quelques milliers de fois dans sa vie… déjà longue vie certes, mais remplie de nombreuses prières, adressées à un Dieu ou à une petite Vierge qui ne semblaient pas très enclins à l’écouter et à poser un regard sur sa triste existence. Certes, toutes ces paroles psalmodiées pour résonner contre la croix du Christ crucifié n’étaient que pures ironies qui lui arrachaient des sourires on ne peut plus provocateurs là où son visage avait tout pour être le plus angélique de tous. Elle avait tout son temps, elle avait encore de longs millénaires devant elle, elle ne comptait pas s’arrêter à 2000 ans et quelques de vie, persuadée que sa grande expérience lui promettait à présent d’aller bien plus loin et ce, bien plus aisément que la plupart de ses confrères, même ceux qui étaient connus pour être comme « ses frères » et qui partageaient ces mêmes pouvoirs à en faire pâlir les démons les plus pathétiques. Combien d’années avait-elle souffert en Enfer, à naître à petit feu, forgée par les mains du plus grand de tous les temps ? Elle méritait amplement la petite célébrité qu’elle s’était construite au fil de l’histoire : la peste en Europe, le choléra en France, la grippe Espagnole de la seconde guerre mondiale, la guerre de cent ans, les conquêtes turques, elle avait lentement mais sûrement érigé les principales pierres de la civilisation humaine là où Dieu, GRAND DIEU n’avait fait que balancer sa Création sur une planète quelconque pour la livrer à elle-même et la laisser lentement mais sûrement glisser vers un bien funeste destin.
Un bruissement d'étoffe à peine audible aux oreilles d'un autre et elle se stoppa, gardant le visage baissé vers le sol devant elle, étirant ce sourire qui scindait ce visage doux à la peau si pâle. Toujours sans avoir prononcé le moindre mot, la démone laissa un soupir franchir ses lèvres, un soupir qui avait tout pour être las… et qui attira, comme il se devait, l’attention du prêtre à qui elle avait raconté quelques uns de ses exploits… les plus banals à vrai dire, un soit disant adultère, et un petit truc… comparé à tout ce qu’elle cachait encore et qui n’allait pas tarder à tomber, la vérité finit toujours par jaillir pour semer le trouble partout, c’est bien connu. Elle releva un regard quasi théâtral vers son interlocuteur, et si cet homme n’était pas rempli de bonnes intentions et d’une bonne foi à faire frémir n’importe qui, il aurait sans doute déjà remarqué tout le jeu auquel elle se prêtait tant il pouvait être grotesque par moments. L’air de rien, comme si elle était la plus sincère possible, elle soutint son regard, avant de détourner ses yeux d’un bleu cristallin vers le sol, comme si elle était soudainement envahie par un sentiment de honte… un sentiment qu’elle n'avait en réalité jamais appris à ressentir, comme si Lucifer l'avait banni de son esprit à l'instant même où Phoenix avait vu le jour :
phoenix • Je… je ne me souviens pas…
Comme si elle avait pu oublier une chose pareille malgré tout ce qu’elle avait vécu. Les époques de désespoir qu'elle avait semées à travers les millénaires d'existence de la race humaine avaient quasiment gravé ces prières dans sa mémoire, d’une façon inconnue mais qui faisait que quoiqu’elle fasse, quelque soit le corps qu’elle choisisse, ces souvenirs la poursuivaient, au point qu’elle connaissait encore chaque syllabe de cette pathétique ode à la femme la plus désespérante qui n’ait jamais été cité dans un écrit. Comme réponse, le prêtre allemand lui adressa un sourire, auquel elle ne répondit pas, devant déjà réprimer cette grimace de dégoût qui menaçait de la trahir à chaque fois qu’un humain osait soutenir son regard avec tant de… sympathie. Il se tourna vers le crucifix devant lequel elle avait été accroupie quelques instants plus tôt et qui présentait le triste visage du Christ sanglant sur sa pauvre croix. Pourquoi s’était-il sacrifié déjà ? Pour l’Humanité… Humanité que les Anges s’amusaient à détruire aujourd’hui, comme c’est original et contradictoire parfois le paradis…
le prêtre • Nous pouvons le faire tous les deux… vous vous souviendrez peut-être… phoenix • Je pense pas…
Son ton avait complètement changé, désarçonnant sans doute le curé qui reposa le regard sur elle, fixant son sourire narquois, celui qui étirait le coin de ses lèvres pulpeuses en une expression presque terrifiante. En un haussement de sourcils à peine visible, elle envoya le type valser contre la croix qu’il venait de fixer avec tant d’intensité dans une marque de respect vaine. Décidément, ces petites croyances stupides avaient le don de vraiment l’amuser… quoi de plus plaisant que de répandre l’Apocalypse dans le lieu Saint par excellence ?! Cette pensée fit naître un frisson au creux de son dos, frisson qui s’étira jusqu’entre ses épaules, alors qu’elle réduisait l’espace qui le séparait de l’homme à un néant en quelques centièmes de secondes à peine, le saisissant par le col pour le soulever avec une extrême facilité et le coller contre le mur de son église, comme si le mur avait été plein d’une super glue totalement invisible. Lâchant sa prise alors que son sourire se distinguait désormais plus clairement, elle s’éloigna de quelques pas, marchant avec légèreté. Elle se sentait libérée, détendue… plus obligée de devoir jouer les saintes nitouche… pouvoir… s’amuser vraiment, d’une manière qu’elle appréciait particulièrement. Grimpant sur l’autel dans un saut souple et silencieux, elle vira d’un coup de pied tout ce qui encombrait, relevant le regard vers le prêtre cloué au mur… avant de poser ses yeux sur ce pauvre, pathétique et minable Jésus Christ… qui sait s’il avait vraiment existé, elle-même ne le savait pas, elle-même n’en avait jamais eu la preuve…
phoenix • J’ai toujours… détesté les Eglises… Chaque fois que je m'amusais à répandre une petite épidémie sur un coin du monde, il y avait toujours quelques idiots pour venir se réfugier dans ces endroits et être persuadé que "la gloire de dieu" pourra un tant soit peu les protéger…
Elle eut un ricanement, jaune… elle ressassait des événements qu’elle n’appréciait pas, rien de mieux pour l’énerver… rien qu’être dans cet endroit lui hérissait le poil et éveillait le moindre de ses souvenirs. Se laissant tomber de l’autel de pierre, elle refit le chemin la séparant du prêtre, s’appuyant contre le mur juste à côté de lui, arrachant un long poignard à lame large de sa ceinture… il avait été bien bigleux de ne pas l’avoir vu plus tôt, mais bon… tant pis pour lui. Se postant face au prêtre, elle lui adressa un sourire, laissant la lame parcourir le creux du cou transpirant du vieux type bedonnant. Il avait tout pour être l’archétype du prêtre qui prêche la bonne parole, parfait ! Frôlant ses lèvres contre celles du type, elle reprit la parole, d’un air presque pensif :
phoenix • J'ai comme l'impression que la gloire de dieu s'abat plutôt sur moi... me voilà encore ici à pouvoir retenter l'expérience. Après tout c'que j'ai fait... si c'est pas injuste ça.
Un nouveau ricanement discret qui traversait ses lèvres alors qu'elle n'avait pas la moindre intention d'utiliser son couteau pour s'amuser aujourd'hui... Il faut dire, ce n'était pas son genre d'être sanguinaire... quoique, des fois, c'était particulièrement plaisant, de sentir le sang d'un humain couler sur le sol et nourrir la moindre parcelle de l'Enfer. Non... elle avait bien plus de talents à utiliser que son maniement impeccable des petites lames de métal.
Restant immobile, elle ferma les yeux, rien qu’histoire de pouvoir se délecter encore plus de l'air macabre qui s'élevait peu à peu dans l'église… De quoi allait-il mourir aujourd'hui ? Quelle carte allait-il bien pouvoir tirer, mh ? Ce serait ironique qu'un prêtre meurt d'une maladie un peu trop gênante ? Une syphilis foudroyante ? Un SIDA que personne n'avait vu venir et qui incubait vraiment vite ? Ouh, elle avait tellement de choix pour bien s'amuser et pouvoir s'asseoir et le détailler sous ses moindres grimaces en train d'agoniser de l'intérieur. Qui sait, peut-être qu'il préférerait même s'arracher les boyaux plutôt que de crever à petit feu.... d'autres l'avaient déjà fait, alors pourquoi un prêtre ne le ferait pas également ? Non, hors de question qu'elle le fasse pour eux, elle n'était pas au service de la race humaine, elle était là... pour observer leurs faibles capacités d'adaptation et leur bien pathétique résistance face à une quelconque souffrance, pas là pour abréger un tant soit peu leur martyr ! Elle se languissait de retrouver ses frères d'armes et de pouvoir s'amuser un cran au-dessus... mais chaque chose en son temps… et s’il y avait bien une chose qu’on pouvait reconnaître à Phoenix… c’était de savoir être très patiente et ne rien brusquer. Tous les siècles pendant lesquels Lucifer l'avait achevée, l'avait peaufinée pour qu'elle soit aujourd'hui la créature qu'elle est lui avaient au moins appris que plus on attend, plus les choses murissent... et meilleures elles sont. Depuis combien de temps n’était-elle pas sortie avant maintenant ? Bien des centaines d’années… des milliards de milliards quand on convertissait tout ça en durée infernale, un bail comme diraient les humains aujourd’hui. Trop longtemps, elle avait besoin de se défouler un peu, de se détendre... et rien de mieux que ces petits humains qui l'avaient tant souvent distraite quand elle avait levé le petit doigt pour chambouler leur vie pépère. Les humains… ces petites créatures sur lesquelles elle avait toute prise possible et imaginable… elle pouvait éveiller les pires fléaux imaginables, elle pouvait retirer la maladie du sang d'un humain tout comme en faire naître une chez une personne qui avait eu le malheur de passer à côté d'elle avec le sang totalement sain…un vrai délice d’avoir autant de cartes en main, elle s’en délectait à peine et était bien prête d’user de tous ces petits avantages maintenant qu’elle était bel et bien libre. Elle était née démon, sans passer par la case humain et elle comptait bien en profiter, profiter de ce statut si particulier face à ses "congénères" ou même pour Lucifer lui-même... Comme Dieu aimait ses humains, Lucifer aimait ses quelques créations personnelles et ça, elle n'en doutait pas une esquisse de seconde. Elle sortait enfin de ses songes silencieux, reprenant quelques gestes pour faire quelques pas dans la grande église vide à une heure pareille, et le prêtre du sans doute penser que c’était le moment ou jamais de capter son attention…
le prêtre • Ma fille… il est encore temps d’arrêter et de me laisser partir, vous avez besoin d’être soignée…
Comme seule réponse, la démone releva brusquement le regard vers le type, lui adressant un sourire… qu’est c’qu’il pouvait être naïf ! Persuadé que le surnaturel ne pouvait pas exister, qu’il n’avait pas affaire à une créature sortie tout droit de l’Enfer pour l’exterminer lui et une bonne partie de sa race, il était persuadé que son interlocutrice déraillait… et que la super glue invisible et inodore existait. Se recollant tout contre lui, elle soutint son regard avec un éclair d’amusement dans les prunelles… il était vraiment amusant quand même :
phoenix • Mon Père… je crois que vous avez tord… je pense que c’est trop tard pour cette pauvre cruche… elle sera certainement mieux qu’ici, vous pourrez lui adresser une prière quand vous en aurez l’occasion, mais…
Comme pour appuyer sa phrase, elle releva son couteau, pour se le planter droit dans l’estomac sans une once d’hésitation, relevant le regard vers le type, histoire de bien capter la lueur pétrifiée qui traversait ses yeux tandis qu’il restait médusé devant un tel spectacle… l’ignorance humaine était à la fois désespérante et amusante. Retirant la lame, elle eut un sourire, elle sentait à peine la douleur… et de toute manière, l'Enfer n’avait fait que lui apprendre à s’en accommoder. Laissant le sang s’écouler par la plaie béante qu’elle venait de faire, elle reprit l’air de rien, dans ce sourire toujours intacte, comme si rien ne l’avait interrompue :
phoenix • Je pense vraiment qu’il est trop tard pour elle, elle est au côté de Dieu maintenant…
Encore une fois, ses propos sonnaient comme une moquerie récurrente, comme si elle cherchait à tourner et retourner la lame de son poignard dans une plaie non mortelle avant de donner le coup mortel au meilleur moment. La façon qu'il avait de la dévisager, ce soit disant "agent du Seigneur" lui tapait sérieusement sur les nerfs, si bien qu'elle pencha légèrement la tête, esquissant un mouvement de la main dans un léger sourire, mouvement qu'il craignit l'espace de quelques secondes avant qu'il ne se rende compte qu'elle n'avait rien fait... du moins, en apparences puisqu'en pratique, à peine le souffle à nouveau retombé sur une allure un tant soit peu "rassurée" après cette pseudo crainte, monsieur le prêtre se mit à lentement mais sûrement expulser son sang par tous les endroits possibles, chacun des pores de sa peau, chacun des orifices que pouvait contenir son corps... un spectacle qu'elle se serait bien attardée à regarder, à graver dans sa mémoire de démon au cachet déjà impressionnant et pourtant... non, elle n'avait pas de temps à perdre, ce soir, elle le sentait, les choses sérieuses allaient enfin commencer.
CHAPITRE II ;; Summertime
♣ LAWRENCE - DE NOS JOURS.
Quelle pathétique ironie, idée grotesque qu’elle trouvait tout sauf amusante dans la spéciale dédicace qui était faite. A y réfléchir, ça l’énervait plus qu’autre chose, si bien qu’elle porta la cigarette qu’elle portait entre ses doigts, jusqu’à ses lèvres, respirant suavement l’odeur de tabac, avalant la fumée avec envie. Ca ne lui faisait aucun effet, mais c’était un petit style de son hôte qu’elle avait fini par adopter, ça lui donnait un côté quelque peu classieux qui attirait forcément le regard. Déjà une allemande aux Etats-Unis, c’était relativement pas banal, mais si en plus elle avait l’audace de se poser dans les bars… ils décrochaient le pompon, ces messieurs ! Assise au comptoir d’un bar quelconque de la minuscule ville de Lawrence dans le Kansas, Phoenix, ou Nina comme vous préférez l’appeler, ne faisait guère attention à l’assemblée qui l’entourait. Tous des ignorants complètement bernés par leur petite vie pour voir quoique ce soit de tout ce qu’il se passait autour d’eux. Apparemment le cadeau qu’elle avait laissé dans l’Eglise avait fait du bruit parmi les habitants à Dresde et elle avait quitté une Allemagne paniquée à l’idée de voir une épidémie se répandre dans la population, ce qui n’était pas pour lui déplaire, elle aimait tellement être au centre des intérêts… plus ou moins directement bien entendu, elle n’avait pas – pas encore du moins – crié sur tous les toits qu’elle était la maîtresse de bien des fléaux répandus sur le monde depuis sa création. Ils le sauraient bien assez tôt, quand Lucifer aura mis tous ses petits plans à exécution et qu’il pourra enfin pointer le bout de son nez parmi ces piètres humains, que les Anges et les humains seront tombés en disgrâce et qu’un semblant d’équilibre aura été rétabli. Pour ça, rien de plus simple… elle n’avait qu’à – pour le moment du moins – faire exactement ce que les plans dictaient : rassembler ces petits bouts de cailloux disséminés à travers le pays, bien cachés chez des « Elus » un peu spéciaux mieux à abattre qu’à garder en vie. Un sourire étira les lèvres de la démone alors qu’elle s’imaginait réduire ces pauvres soldats à plumes à des tas de cendres une fois ce laborieux travail achevé… ou peut-être à de minables larbins tous bons à saigner… oh oui, elle se voyait bien arracher les boyaux d’un Ange pour les accrocher au premier mur qu’elle croiserait. Son attention fut vite ramenée vers la planète terre par un léger raclement de gorge à son côté droit. Elle releva un regard noir, que le type qui venait de s’installer ne capta pas… tant pis pour lui, il avait l’air jeune et naïf et… totalement amusant pour une soirée haute en couleurs, rien que pour patienter alors que ses confrères de travail semblaient vouloir se faire désirer. Oui… avant les Anges, il fallait s’occuper des humains… et c’était tout aussi, voire même plus, amusant de les saigner… comme s’ils étaient une source inépuisable de sang, ils mettaient des heures et des heures quand elle leur tranchait la gorge à être complètement vidés de ce liquide si précieux. Très bonne comédienne, Phoenix adressa un sourire au type, alors que celui-ci posait son regard sur elle… il avait tout pour être le moins ragoûtant possible, et pourtant, ô comment elle savait faire semblant. Si seulement il avait eu une petite voix dans la tête pour le mettre en garde… ou un quelconque semblant de jugeote qui lui dirait de se méfier des blondes pulpeuses seules…
le type • Ca… fait un moment que j’vous observe… vous attendez quelqu’un ?
Son sourire s’étira, pour se faire faussement accueillant, alors qu’elle faisait un signe négatif de la tête, soutenant le regard du type alors qu’il laissait sa main se balader où toute demoiselle dans un état un tant soit peu connecté à la réalité n’aurait pas accepté de sentir la main d’un inconnu. Il fallait avouer qu’elle se sentait quelque peu… souillée par cette caresse inopportune et déplaisante et pourtant, elle ne laissa rien paraître, laissant même son sourire s’étendre au creux de ses joues légèrement rosées. Elle était venue ici pour répandre l’Apocalypse, vouant un respect sans faille – ou presque - à Lucifer…et ce petit abruti ne serait en rien un quelconque frein à son avancée… Juste une passade, un moyen de patienter alors que ses camarades étaient visiblement plus longs qu’elle quand il s’agissait de sortir de l’Enfer, de trouver un hôte sympathique et accueillant pour se balader sur Terre. Et pourtant, elle n’en fit rien, le suivant docilement jusque chez lui, n’esquissant pas le moindre mouvement de protestation alors qu’il brisait toute barrière en s’emparant d’elle pour la mettre dans le plus simple appareil et accéder à une intimité de laquelle peu revenaient intacts… c’est sans doute pour ça que lui n’en est pas revenu, alors qu’il a passé une partie de la nuit à s’amuser avec elle, tandis qu’elle a passé une bonne partie de la journée à jouer avec son corps qui se mourait à petit feu, s’attardant à transmettre par sa sueur qui s’emmêlait à la sienne quelques infections par-ci par là, quelques instants de malaise qui l’avaient fait faiblir et flancher petit à petit alors qu’elle s’amusait finalement plus qu’elle ne l’aurait imaginé avec cet imbécile qui ne lâchait pas l’affaire. C’était comme ça qu’elle s’occupait… et après tout ce qu’elle lui avait donné le soir dernier, il lui devait bien ça. Sans compter tout ce que ça allait éveiller chez ces pauvres moutons humains paniqués dès que leur vie semblait plus ou moins mise en danger. Et qui sait… avec plus de chance encore, ça attirerait quelques chasseurs, rien de plus amusant… des Sherlock Holmes du surnaturel tous plus incapables les uns que les autres, des humains à briser comme les autres… qu’ils s’appellent Holmes, Spencer ou Winchester, peu importe… ils restent des jouets dans les mains du Destin, facilement manipulables, et jetables une fois qu’on en a plus besoin… telle est la logique implacable des choses telles qu’elles doivent être et telle est la logique à laquelle Phoenix aime se plier… après tout, à partir du moment où elle a le temps d’apposer sa marque et d’admirer les effets de son travail, tout peut lui convenir, même le fait de devoir laisser deux glandus chasseurs vivants, ou quelques autres soit disant « élus », le temps qu’ils se fassent bouffer par Lucifer même.
♣ c. dodixe ♣
_« Behind the screen| 'Cause i'm a Geek »_
♣ PSEUDO • MARY-W. ♣ AGE • 18 ANS ♣ FRÉQUENCE DE CONNEXION • 5/7 COMME SAMMY :D ♣ COMMENT AS TU TROUVÉ LE FORUM • CF ICI ♣ QU'EN PENSES TU • CF ICI ♣ CRÉDIT ICON • AMBERSUITE ♣ CODE RÈGLEMENT • REVENONS AUX SOURCES AVEC LES FRÈRES WINCHESTER
Dernière édition par Phoenix le Lun 16 Aoû - 3:45, édité 14 fois
Cléo E. Vaughan
CLEO • i want my innocence back
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Merci vous deux Oui Dean j'ai une passion pour les vilains
Je peux x) mais j'peux le faire moi-même ou faut qu'un admin le fasse ? Sur des fo, c'est les admins qui doivent le faire xD J'vais tester et j'te tiens au courant --> [ ] edit ; ah bah voilà